lundi 10 juin 2013

69 - Funérailles de Robert JARRY


Comme deux ou trois-cents manceaux en cette matinée du 19 septembre 2008, j'ai assisté aux funérailles de Robert Jarry au cimetière de Pontlieue.

LE CONVOI

Les manceaux sont venus en petit nombre.

Le ciel limpide et la fraîcheur de l'air semblent faire écho aux coeurs en deuil. Mais le soleil de septembre fait l'effet d'un baume sur la mort.

Etrange sensation de mélancolie.

Les regards sont pénétrés, les fronts baissés, certaines mines sont affligées, d'autres plus calmes. Dans la foule, quelques anonymes se reconnaissent et s'échangent des sourires amicaux. Le maire écoute l'hommage d'une amie de la famille Jarry, recueilli, ému. Bientôt le convoi s'ébranle. Les pas sont lents, pesants, feutrés. Dans l'assistance, pas un murmure. Un petit vent d'automne soulève quelques feuilles mortes qui retombent aux pieds des marcheurs.

Instant solennel, le dépôt du cercueil dans la sépulture.

Instant de grâce aussi, au moins pour moi : la scène mortuaire se transforme et m'apparaît sous une lumière inattendue. Tout semble irréel, doux et lointain, idéal et paisible. Comme si les suiveurs du convoi étaient désincarnés, hors du temps et du monde matériel. Profondeurs inconnues de l'âme aux prises avec les mystères oniriques... Je vois une troupe d'êtres célestes escorter une étoile jusqu'au seuil du firmament pour lui dire adieu. Les visages qui m'entourent n'ont plus de nom, plus d'identité temporelle : la poésie universelle a transfiguré les êtres et les choses autour de moi, et à travers les larmes j'entrevois le pur cristal d'une vérité poétique révélée.

Comme les autres manceaux, je m'approche de la tombe. Le gouffre ouvert à mes pieds ne m'effraie pas et la vue de cette chose qui gît au fond n'a point ce goût amer que j'avais tant redouté. Presque détaché, je jette un regard un peu distrait sur le bois couvert de chrysanthèmes, étonné par la sérénité de mon geste.

Au loin, le bruit atténué d'un TGV fait songer à un vol d'oiseaux au-dessus de l’assemblée. Quelques têtes se lèvent au ciel. Tout est fini.

On vient de mettre un ami en terre.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xxa4cl_funerailles-de-robert-jarry-raphael-zacharie-de-izarra_news#.URA4xqXRvns

68 - Farrah Fawcett, sourire perçant


Farrah Fawcett, frêle et radieuse incarnation de la féminité à la face hyper sexuée d'où, paradoxalement, émanait une chasteté quasi angélique, créature magnétique à large dentition contribuant à faire de chaque sourire un pur ravissement, rêve incarné dans une chevelure luxuriante et un visage éclatant est morte en tant que mythe durablement momifié par la renommée certes, mais principalement en simple vieille peau qu'elle était devenue...

Ce parfait produit d'une Amérique superficielle, artificielle, télévisuelle n'en fut pas moins dans sa jeunesse une authentique beauté, les fautes de goût de sa toilette yankee n'occultant point les charmes innés de sa nature.

Blonde, charmeuse, séraphique, cette Eve typiquement texane fut tout aussi spécifiquement américaine dans la déchéance de sa beauté... Qu'importe ! Ses laideurs tardives ne feront jamais oublier sa gloire révolue tant il est vrai qu'elles furent plus éphémères encore.

Farrah Fawcett aura vieilli avec un masque de grande douleur, celui du cancer bien sûr mais également celui de la Beauté devenue Hideur. Née sous le souffle de Vénus, elle finit ses jours sous le signe du crabe, avec pour uniques parures la ride et le sanglot, derniers cosmétiques déposés sur son front par la Camarde...

La chute vers la tombe n'en fut que plus vertigineuse.

On a de la compassion pour cette défunte si belle sur nos écrans, si épouvantable sous la stèle.

En ce monde toute beauté est vouée à la putréfaction.

Toutefois Farrah Fawcett aura emporté l'essentiel dans la fosse : sa superbe dentition qui, comme ses ossements, pendant des siècles témoigneront crûment, mais secrètement, de son passage sur Terre.

Mais surtout, et c'est là la force et la consolation du poète qui partout ne voit que le beau, je crois que depuis sa sépulture le visage décharné de Farrah Fawcett -visage devenu crâne- définitivement dirigé vers le ciel, figé en direction de l'infini avec son superbe alignement de dents carnassières, continue de charmer l'Univers.

67 - Farrah Fawcett, DE LA BEAUTÉ A LA POURRITURE


Pathétique, poignant, cruel comme un miroir renvoyant l'image de notre propre condition : Farrah Fawcett, ex-beauté incarnée, vient de s'éteindre après des mois d'une médiatique agonie, filmée par les caméras de télévision américaines. Elle croyait encore à un miracle, priant avec ferveur pour que la vie triomphe de son cancer alors qu'elle était déjà en phase terminale.

Sur son visage, le masque de la maladie, de la vieillesse, de la hideur : notre masque potentiel.

Le plus effrayant : savoir qu'un humain peut passer de la gloire la plus complète à la misère la plus totale. Tout n'étant qu'une question de temps. Ce qui arrive aux êtres "immortels" peut nous arriver à nous aussi, simples mortels que nous sommes...

A travers son agonie nous assistions à notre propre fin.

Madame Fawcett ou l'histoire de la beauté qui devient décrépitude. Quand un destin de gloire finit dans la déchéance. Lorsque les sommets insolents de la jeunesse éclatante se concluent par le plus noir abîme... La maladie.

Avant la mort.

Mais éloignons-nous de ces vanités hollywoodiennes, ne nous arrêtons pas à la souffrance, à la tristesse, allons à l'essentiel : au lieu de la pourriture promise par la Camarde, derrière ces apparences immondes du cancer, moi je vois l'éternité.

La mort de Farrah Fawcett : fin d'une étoile ?

Oui.


Ou pour être plus exact, la lumière retournant à la lumière.

VOIR LES DEUX VIDEO :

66 - Farrah Fawcett, de l'astre à la poussière


Avec ses traits séraphiques au sourire carnassier typique des mâchoires carrées, sa coiffure de flamme très américaine -à la limite de la vulgarité-, sa cervelle dans la moyenne et son corps plutôt malingre, Farrah Fawcett aura séduit tout un peuple de mâles rêveurs et "testotéronés".

Il faut cependant lui reconnaître cet authentique charme, irréel, puissant, hypnotisant qui fait oublier les fautes de goût de sa toilette yankee. Du moins, du temps de sa gloire "kératinesque" car force est d'admettre que la vieillesse fait presque toujours tourner les créatures.

Rares sont les perles qui deviennent de puants mais exquis fromages avec les ans.

Farrah Fawcett en tant qu'ex-incarnation de la Beauté, ou pour être plus exact d'une certaine beauté sophistiquée d'outre Atlantique, réarrangée selon les normes états-unisienne, a vieilli comme une soupière polonaise.

N'importe ! L'esthète pardonne tout à la Beauté.

Rendons un juste hommage à celle qui fut cette chaste, blonde, vénusiaque et pieuse Aphrodite de nos écrans.

Inhumons-la avec les égards que méritent ces propagateurs de rêves, créateurs de mirages et autres faiseurs d'étoiles qui nous invitent à lever les yeux plus haut que nos brefs et mornes horizons.


Voir toujours plus loin, appréhender l'infini, sentir ce qui nous dépasse, c'est le rôle essentiel et le pouvoir divin de la Beauté. 

VOIR QUATRE VIDEOS VIDEOS :

http://www.dailymotion.com/video/xxlajj_farrah-fawcett-de-l-astre-a-la-poussiere-raphael-zacharie-de-izarra_news#.USJGXKWfHnu

http://www.dailymotion.com/video/xp1gg9_farrah-fawcett-raphael-zacharie-de-izarra_news 

http://www.dailymotion.com/video/xdnbza_farrah-fawcett-de-la-beaute-au-tomb_creation

http://www.dailymotion.com/video/xabek3_farrah-fawcett_people

65 - Farrah Fawcett, sourire perçant


Farrah Fawcett, frêle et radieuse incarnation de la féminité à la face hyper sexuée d'où, paradoxalement, émanait une chasteté quasi angélique, créature magnétique à large dentition contribuant à faire de chaque sourire un pur ravissement, rêve incarné dans une chevelure luxuriante et un visage éclatant est morte en tant que mythe durablement momifié par la renommée certes, mais principalement en simple vieille peau qu'elle était devenue...

Ce parfait produit d'une Amérique superficielle, artificielle, télévisuelle n'en fut pas moins dans sa jeunesse une authentique beauté, les fautes de goût de sa toilette yankee n'occultant point les charmes innés de sa nature.

Blonde, charmeuse, séraphique, cette Eve typiquement texane fut tout aussi spécifiquement américaine dans la déchéance de sa beauté... Qu'importe ! Ses laideurs tardives ne feront jamais oublier sa gloire révolue tant il est vrai qu'elles furent plus éphémères encore.

Farrah Fawcett aura vieilli avec un masque de grande douleur, celui du cancer bien sûr mais également celui de la Beauté devenue Hideur. Née sous le souffle de Vénus, elle finit ses jours sous le signe du crabe, avec pour uniques parures la ride et le sanglot, derniers cosmétiques déposés sur son front par la Camarde...

La chute vers la tombe n'en fut que plus vertigineuse.

On a de la compassion pour cette défunte si belle sur nos écrans, si épouvantable sous la stèle.

En ce monde toute beauté est vouée à la putréfaction.

Toutefois Farrah Fawcett aura emporté l'essentiel dans la fosse : sa superbe dentition qui, comme ses ossements, pendant des siècles témoigneront crûment, mais secrètement, de son passage sur Terre.

Mais surtout, et c'est là la force et la consolation du poète qui partout ne voit que le beau, je crois que depuis sa sépulture le visage décharné de Farrah Fawcett -visage devenu crâne- définitivement dirigé vers le ciel, figé en direction de l'infini avec son superbe alignement de dents carnassières, continue de charmer l'Univers.

64 - Faits triangulaires dans la Sarthe


L'abbé Besnard, curé d'un village nommé "Crissé" sis au fin fond de la Sarthe, a souvent été surpris par ses ouailles en train de hurler de satisfaction malsaine devant des chapelets d'andouilles au vinaigre confectionnées dans le plus grand secret par le boulanger défroqué de Saint-Rémy-de-Sillé, le village voisin.

Le délit en général se situe dans l'après-midi, entre 15 heures et quart et 17 heures 40. Les nouveaux-nés au son de ces hurlements qui rivalisent en sonorité dans les aigus cassés avec une des cloches de l'église -la fêlée pour être précis-, les nouveaux-nés disions-nous au son de ces hurlements s'endorment systématiquement comme de jeunes souches molles. Ce qui a le don d'exacerber les talents de poète du jardinier de l'abbé en question.

A part ça, le réveil au village est tout à fait ordinaire : croissant chauds pur beurre et calotte polaire pour le pape local.

Le village entre vraiment en pleine action vers les dix heures du matin. Là, le boulanger passe l'air de rien et distribue à qui ne le demande pas saucisses sèches et haricots rouges. Il s'arrange toujours pour ne pas empiéter avec son concert de klaxon sur les dix coups émis par le clocher donnant l'heure. Avant dix heures, il se dépêche de donner le maximum d'appels sonores à répétition très brefs et très nerveux, après dix heures il s'en donne à coeur joie et ce sont alors de longues, d'interminables plaintes fortement appuyées... Voilà un boulanger qui a de drôles d'idées, c'est peu de le dire ! Il n'a jamais vendu de pain de sa carrière, rien que des saucisses sèches et des haricots rouges. Pas vendus d'ailleurs : distribués. Il serait même plus juste de dire jetés au hasard devant les portes.

Un jour s'est produit un phénomène d'une extrême rareté : par un inexplicable hasard les hurlements de l'abbé se sont superposés aux clameurs mécaniques de la voiture du boulanger. Il était midi, ce qui clochait évidemment... Les cloches justement s'étaient elles aussi mises de la partie, au même moment.

Douze fois elles ont retenti. Rien de notable cependant ne s'est passé à l'issue de ce triple concert déconcertant : l'abbé s'en est allé au presbytère, le boulanger s'en est retourné faire sa charcuterie à Saint-Rémy-de-Sillé et les cloches se sont tues immédiatement après l'émission du douzième coup.

Bien que le fait fût unique dans les anales de la paroisse, le village n'en a pas été bouleversé pour autant et aujourd'hui il continue de couler des jours toujours aussi agités au fin fond de la Sarthe.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xxcxcr_faits-triangulaires-dans-la-sarthe-raphael-zacharie-de-izarra_news#.URQvNaXRvns


63 - Fait de guerre


La bataille battait son plein mais j'étais déjà loin. Je me réfugiai dans un fossé. Derrière moi, la plage, les bombes, les cris des blessés. Dans ma cachette, une surprise m'attendait : un soldat allemand avait eu la même idée que moi. En voyant mon casque américain il prit peur. Mais blessé, épuisé, l'ennemi ne put qu'esquisser un mouvement dérisoire de défense, étreignant avec maladresse son fusil.

La tempête de feu autour de moi ne m'incitait guère à sortir de mon trou. La providence m'avait désigné ce refuge, j'avais saisi l'occasion. Demeurer en vie était mon devoir de fils, d'époux, de père de famille. Mais j'allais devoir passer la nuit avec l'Allemand.

Que faire ? Pactiser, jouer au héros, faire comme si je n'avais rien vu ? Moi l'Américain, lui l'Allemand... La réponse était simple : le tuer.

Certes, mais je n'avais guère l'âme d'un guerrier. La théorie martiale est nette, mais rien n'est jamais aussi simple dans la tête d'un homme.

Rassuré de me voir peu enclin à poursuivre la guerre dans ce sillon de boue, l'Allemand se détendit. Une heure passa ainsi, chacun de nous attendant que l'orage d'acier se calme. Il se lamentait à cause de sa blessure, oubliant son fusil, persuadé que j'allais l'épargner. Ne l'aurais-je pas tué depuis longtemps si j'en avais eu l'intention ? C'est ce qu'il devait penser. En fait tout était confus en moi. Je réfléchissais, méditant longuement au fond de mon trou. Moi l'Américain, lui l'Allemand, que faire ?

Il portait une tenue vert-de-gris, il était dans l'autre camp, il était l'ennemi...

62 - FACEBOOK vous embobine


Cette vidéo est une bombe : 

 
Un explosif destiné à détruire de l’intérieur le célèbre réseau social, le plus abêtissant et pernicieux jamais conçu, j’ai nommé FACEBOOK. Rompre les barreaux dorés de cette prison mentale aux allures si conviviales pour mieux dénoncer l'ignominie de ses orientations idéologiques et libérer ses adeptes de ses influences délétères.
 
Par la contagion d'une réflexion indépendante chez ses membres les plus éveillés, je souhaite briser cette vaste chaîne de décérébration planétaire en injectant de fortes doses d’intelligence entre ses maillons les plus dupontesques.
 
Censures à tous niveaux, formatage des esprits et nivellement des sensibilités à l’échelle mondiale au bénéfice des doctrines politiques et intérêts hégémoniques d’une Amérique brutale, vulgaire et inique... Vous connaissez tous la chanson. Est-il besoin que je vous énumère dans les détails les classiques, rebattus, banals mais très réels dangers de FACEBOOK ?
 
Tellement entendus que peu de gens y prêtent encore attention, et c’est précisément ce qui fait la force de cette structure aux apparences si inoffensives : faire passer les critiques du système FACEBOOK pour des arriérés solitaires, des trublions anti-sociaux à la traîne du prétendu progrès facebookien, voire des intégristes anti-yankees primaires empêcheurs de facebooker en rond.
 
Et pendant ce temps, la pieuvre FACEBOOK s’engraisse de sang neuf.
 
Elle opère quiètement dans une allégresse embaumée des plus flatteuses fumées démocratiques, une sorte d’hystérie lénifiante si je puis dire, généralisée au globe entier, allégresse et fumées couvrant les bruits de digestion et masquant les mauvaises odeurs de la bête qui le dévore en douceur, ce monde anesthésié en pleine fête informatique !
 
FACEBOOK veut faire de chacun de vous un pion à la solde de l’Oncle Sam, un bouffeur de pétrole, un défenseur des forces de la douleur... pardon du dollar, un allié de la dictature mondiale actuellement mise en place avec des subtilités assassines par des machiavels arborant la flamme constellée de ce pays que tous vous portez dans votre coeur.
 
Bref FACEBOOK vole à chacun des petits soldats virtuels involontaires que vous êtes, disponibilité, lucidité, liberté, dans le but de servir les causes mensongères de cette Rome moderne qui, en dépit de ses criminels agissements, continue de vous fasciner, vous les complices.
 
Ouvrez les yeux : sur FACEBOOK chaque clic claque comme une balle étoilée tirée sur le croissant pétrolifère.

VOIR LA VIDEO :
 
 

61 - Etés meurtriers


Le feu était dans le ciel.

Jamais le soleil n’avait été si oppressant, écrasant hommes et bêtes, campagnes et cités. L’astre avait des ardeurs inhabituelles. Ses rayons agressaient, brûlaient, blessaient.

Tout mourait à petit feu sous son éclat.

Effrayante saison de fin du monde ! Hélios se faisait vieux... Il approchait les dix milliards d’années. L’Homme, toujours là, n'ignorait rien des mystères de la matière, ni de sa destinée. Les temps bibliques mille fois révolus, il était devenu sage, savant, puissant. Mais non invulnérable aux effets fatals de l’étoile qui s’embrasait.

Les temps des temps étaient finissants. La fin des fins arrivait. Le ciel semblait sombrer dans un abîme sans nom. Pour parler de cette chose prodigieuse, des mots jamais émis furent prononcés, qui firent frémir l'Homme... Bien que devenu fabuleux et pénétré de sciences, l'Homme s'émouvait encore : la peur, l'irrationnel l'étreignaient comme un enfant. La fin des fins... L'effondrement du ciel et de la terre !

La Création vivait le premier été signant la lente agonie du brasier perpétuel, les prémices perceptibles de son extinction future qui devait avoir lieu vingt millions d’années plus tard.
Vingt millions d’autres étés à venir, de plus en plus chauds, de plus en plus longs, puis permanents, formeraient l’inéluctable processus qui réduirait la planète à un amas de cendres incandescentes.

La grande et complexe mécanique cosmique des éléments qui s’ébranlent sous un feu ultime pour renaître à la prochaine aube sidérale était engagée, implacable.

60 - Etés meurtriers


Le feu était dans le ciel.

Jamais le soleil n’avait été si oppressant, écrasant hommes et bêtes, campagnes et cités. L’astre avait des ardeurs inhabituelles. Ses rayons agressaient, brûlaient, blessaient.

Tout mourait à petit feu sous son éclat.

Effrayante saison de fin du monde ! Hélios se faisait vieux... Il approchait les dix milliards d’années. L’Homme, toujours là, n'ignorait rien des mystères de la matière, ni de sa destinée. Les temps bibliques mille fois révolus, il était devenu sage, savant, puissant. Mais non invulnérable aux effets fatals de l’étoile qui s’embrasait.

Les temps des temps étaient finissants. La fin des fins arrivait. Le ciel semblait sombrer dans un abîme sans nom. Pour parler de cette chose prodigieuse, des mots jamais émis furent prononcés, qui firent frémir l'Homme... Bien que devenu fabuleux et pénétré de sciences, l'Homme s'émouvait encore : la peur, l'irrationnel l'étreignaient comme un enfant. La fin des fins... L'effondrement du ciel et de la terre !

La Création vivait le premier été signant la lente agonie du brasier perpétuel, les prémices perceptibles de son extinction future qui devait avoir lieu vingt millions d’années plus tard.
Vingt millions d’autres étés à venir, de plus en plus chauds, de plus en plus longs, puis permanents, formeraient l’inéluctable processus qui réduirait la planète à un amas de cendres incandescentes.

La grande et complexe mécanique cosmique des éléments qui s’ébranlent sous un feu ultime pour renaître à la prochaine aube sidérale était engagée, implacable.

59 - Et même si DSK était coupable d'agression sexuelle


DSK goujat, prédateur sexuel, phallocrate primaire, libidineux impulsif ?
 
Possible.
 
Mais après tout on demande à un homme politique d’être compétent, non vertueux.
 
N’est-ce pas la qualité première que l’on attend d’un bon dirigeant ?
 
Qu’il soit homosexuel, eunuque, impuissant, trop entreprenant envers les femmes ou pas assez, quelle importance dans le métier de gouvernant ?
 
Je préfère être gouverné par un agresseur sexuel qui mène la France vers la prospérité, la paix et le bien-être plutôt que par un gentleman qui la mène à la catastrophe.
 
Je déteste particulièrement le féminisme, je ne m’en cache nullement. Les femmes à l’intellect hautain qui revendiquent des droits contre-nature sont à mes yeux des bécasses. Certes instruites mais mal conseillées par leur conscience prétendument éveillée car inutilement rebelles à leur nature soumise, ce qui ne fait qu’accentuer leur stérilité car celles qui haïssent le macho et les diverses manifestations de ses gamètes se mutilent mentalement les ovaires, ce qui a des répercutions physiologiques réelles sur leur corps (intuition toute personnelle).

Un homme sain d’esprit, normalement constitué, non dénaturé, pas encore corrompu par les hérésies de ce siècle préfèrera toujours une femelle muette, docile, accorte, obéissante, honnête, compréhensive et dévouée à une volaille hurlante.
 
Quitte à trancher définitivement dans l’affaire DSK, je donne tous les torts à madame Diallo et réhabilite sans condition DSK.
 
J’accorde d’emblée ma confiance, mon estime et mon affection à celui qui pendant trop longtemps fut le bouc-émissaire de tous les opportunistes hystériques qui, à moindre frais, purent s’en donner à coeur joie !
 
Avec leur fausse bonne conscience ils se sont bien défoulés sur cet homme isolé qui, que je sache, n’a tué personne. Qui donc en ce monde, à part le nouveau-né, n’a rien à se reprocher ? A tout péché miséricorde, alors sachons pardonner à monsieur DSK ses frasques après lui avoir fait endurer la féroce, obscène, écoeurante ire populacière. Montrer les crocs est à la portée du premier vengeur venu, tandis que tendre les mains vers le fautif est un geste qui exige de la hauteur et non de la bassesse.
 
Notre époque n’est plus capable de noblesse, elle se vautre trop souvent dans l’immondice nommée “égalité républicaine” qui n’est en réalité, si on y songe bien, qu’une forme de vilenie déguisée en justice. Cette “égalité républicaine” est, en effet, incapable de charité. Ce n’est pas le genre d’humanisme qu’elle défend.
 
Cette fameuse “égalité républicaine” est le talion des petits.
 
Ni plus ni moins que l’échafaud des âmes sans grandeur.
 
La répression inique des laïques.
 
Sous prétexte qu’un homme est fortuné, puissant, admirable, ses fautes lui seront d’autant moins pardonnées.
 
Quoi qu’il ait fait, DSK est un homme, un vrai qui aime les femmes dociles et non un caniche rasé comme il y en a tant en cette époque d’épilation généralisée. Lissage des peaux et des idées vont de pair aujourd’hui. Et Dieu sait que je méprise ces chiots châtrés au poil ras autant que ces chiennes aboyeuses de féministes !
 
Au nom de toutes ces raisons que je viens d’évoquer, je suis indulgent envers DSK et sévère à l’encontre de cette bonniche immorale, vicieuse et vénale qui par ignobles intérêts a voulu (je le crois finalement en toute bonne foi) faire passer les avances flatteuses d’un beau seigneur comme DSK pour une vulgaire agression !

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xpidys_et-meme-si-dsk-etait-coupable-d-agression-sexuelle_news 
 

58 - Esther GALIL, échec instructif


La dictature de l’image est universelle, elle s’exerce dans tous les domaines. Chez les esprits faibles, elle alimente aussi bien l’hérésie littéraire, le mensonge artistique que la mauvaise foi critique.
 
Quand l’esprit est prisonnier de ses chaînes mentales, le préjugé est roi. Son influence altère tout jugement esthétique.
 
Une signature de prestige au bas d’un texte suffit à le déifier. La photo flatteuse d’un auteur peut le projeter sur l’orbite du succès. Le mouvement de cil du vieillard pèsera toujours plus lourd que les gesticulations du blanc-bec. Bref, à ceux qui triomphent par l’éclat du mirage, l’approbation est acquise.
 
Et ce, indépendamment du contenu, de la qualité, de la pertinence de leurs oeuvres.

Ainsi Rimbaud doit-il sa renommée bien plus à sa photo qu’à ses écrits ou le Che à son regard farouche immortalisé pour la postérité plutôt qu’à sa moralité. De même, les imbécillités des empereurs passent pour d’admirables pensées et la parole de l’aïeul n’a de portée qu’en vertu de sa barbe d’argent.
 
Sauf que lorsque les choses sont examinées en aveugle, tout s’écroule. Les masques s’évanouissent, les statues s’effondrent, les pyramides de certitudes tombent en poussière.

Ne reste que la cendre rédemptrice de la vérité.
 
Samedi 9 mars 2013, 42 ans après avoir obtenu des lauriers planétaires pour “LE JOUR SE LEVE”, c’était en 1971, la chanteuse à l’organe vocal exceptionnel nommée Esther GALIL -qui soit dit en passant à l’époque fut une fort belle femme au charme profond et puissant- avait décidé lors d’une émission télévisée dédiée aux talents nus (c’est à dire une épreuve pour interprètes avec des arbitres ne se fiant qu’aux voix, le visage des candidats leur étant dissimulé) de soumettre sa chanson phare à quatre juges, tous spécialistes de la musique.
 
Un concept sans pitié.
 
Une prestation en aveugle donc, le quatuor d’experts ne connaissant nullement l’identité de cette concurrente particulière...
 
Esther GALIL pour la millième fois depuis 1971 fit donc vibrer ses cordes vocales en célébrant son vieux tube, mais sans que ses quatre compétents examinateurs ne sachent à qui ils avaient affaire, rappelons-le.
 
La diva sur le retour, à l’unanimité, fut recalée.
 
Bien évidemment si elle avait chanté en pleine lumière et non dans l’ombre, les quatre érudits l’auraient élue championne de la soirée !
 
Edifiante leçon sur la vraie indépendance d’esprit ! Dès que l’artiste devient inconnu, son luth a manifestement moins de retentissement, l’auditoire étant plus sensible aux couleurs qu’aux idées, au feu qu’à la lumière, à l’artifice qu’au fond ...
 
A quand la pédagogique présentation en aveugle des fameux textes de Rimbaud à nos lycéens et exégètes ?

VOIR LA VIDEO :

 

57 - Epris d'esprit


L'honnête homme méprise travail rémunéré, moteur à explosion, autorité républicaine.

Le bel esprit travaille pour rien, se donne de la peine pour la gloire des étoiles, la beauté du geste.

Il se déplace volontiers à dos d'âne, parcourt avec assiduité la campagne à vélocipède. Sa moralité est au-dessus des obligations légales. Sa fierté consiste en un mode d'existence anachronique, aberrant, hautement aristocratique.

Oisif, l'homme de bien n'a pas le souci de se nourrir, tel le vulgaire, mais celui de se préparer à la mort. Esthète, il chante aux funérailles de ses amis, se lamente sur la laideur de ses maîtresses, lève son verre à la mémoire des vivants. Hautaine, fielleuse et charitable, l'âme de noble qualité pose un regard plein de morgue et de pitié, de cynisme et de compassion sur ses semblables mieux lotis que lui. Envers les pauvres gens, il adopte une attitude résolument égale, définitivement équivalente.

Fortunés, bancals, vicieux, gourmets, égoïstes, indifférents, laborieux, tous sont considérés par la haute figure comme des frères glorieux et pitoyables, étranges et familiers, chers et importuns.

Solitaire, studieux et désinvolte, le beau penseur affectionne la compagnie des fantômes. Ses songes sont peuplés d'astres obscurs et luisants. Il dédie ses insomnies aux muses, à la spectrale étoile, à l'Amour.

La Poésie le hante de la naissance à la mort.

L'homme de valeur se reconnaît à son front illustre, à sa chaste éloquence, à ses dentelles crasseuses : l'esprit supérieur est un mortel indéfinissable.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xyfdra_eprit-d-esprit-raphael-zacharie-de-izarra_news#.UU3nvBxFnck

56 - Entre Terre et Lune


J'erre entre ciel et poussière dans la solitude et le silence, le regard perdu dans les étoiles, le coeur plein de mélancolie. J'allonge le pas sous une nuit éternelle, sur un rivage infini : mon pied est léger, mon coeur est lourd, et mes larmes s'évaporent comme de l'éther dans l'espace. Mon chagrin a le prix des choses inconsistantes : je pleure pour rien du tout.

Je suis affligé, inconsolable, perdu. Je n'ai plus de joie, et mon infinie tristesse est cependant ma raison de vivre. La blonde veilleuse est mon asile : je suis PIERROT LUNAIRE.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xsoghx_entre-terre-et-lune-raphael-zacharie-de-izarra_news

55 - Enfantement guindé


Madame de la Châteloire-Labey accouche après neuf mois d'aristocratique gestation. Assistons à l'événement jusque dans les plus intimes détails.

- Cher époux, des douleurs m'avertissent que je suis sur le point de livrer au monde le fruit de mes flancs. M'aiderez-vous à accomplir le devoir que m'impose la nature ? Je sens la délivrance si proche que je pense défaillir d'un instant à l'autre...

- Madame, le fait que vous soyez mon épouse ne vous autorise pas à suggérer que je me mêle de ces affaires-là, quand même seriez-vous au bord du gouffre. Je vous trouve décidément bien indécente Madame ! Veillez à mener à bien cette formalité avec un maximum de discrétion... Vous savez bien que les trivialités de cette espèce ne siéent pas à l'esthète que je suis. Soyez forte Madame, et surtout prenez garde à ne pas vous départir de la plus élémentaire bienséance. Rendez service aux belles gens en éjectant le contenu de vos entrailles loin de leurs regards. Et puis cessez de geindre de la sorte Madame, vous me faites songer à une coche affamée et c'est particulièrement haïssable !

- Mon époux, me pardonnerez-vous d'endurer avec si peu de retenue les douleurs de l'enfantement ? C'est que les affres de la délivrance sont difficilement supportables...

- Madame, pourquoi devrais-je vous pardonner une telle faute de goût ? Que vous manifestiez oralement ou non les tourments que vous prétendez endurer, croyez-vous que cela changera quelque chose ? Même si ce que vous dites est vrai, votre douleur ne variera pas, que vous la manifestiez ou non, alors pourquoi ajouter à votre inconfort des gémissements qui incommodent tout le monde ? Même les domestiques sont irrités par vos bruits de bête femelle ! Reprenez-vous, je vous en prie ! Votre comportement est inconcevable, inouï, inqualifiable Madame ! Allez-vous cesser ces grognements incongrus et grotesques ? Vous me faites honte devant la domesticité, ce qui est un comble avouez-le... Et hâtez-vous plutôt de vider vos entrailles ailleurs que sous mes yeux Madame, car vous m'indisposez.

- Mon époux, permettez-moi en ce cas de demander l'aide de quelque domestique, car je crains de ne pouvoir accomplir seule la tâche.

- Madame, vous m'agacez avec ces affaires ménagères. Et puis voyez donc, vous êtes en train de répandre vos eaux ! Ha Madame vous êtes infâme ! Où vous croyez-vous ici ? Ha ! Disparaissez sans tarder Madame, allez plutôt rejoindre les bêtes aux écuries, seul asile digne de votre laisser-aller ! Quelle honte ! Il me semble avoir épousé quelque gueuse des bocages ! Allez, hors de ma vue, mauvaise épouse que vous êtes ! Ha et puis tenez ! Par votre faute des vapeurs me submergent. A moi Madame, à moi grand Dieu ! (L'époux agite son éventail.)

- Mon époux, vous sentez-vous mal ? Mais vous vous mourez !

- Ha oui ma femme, je me meurs de mille morts ! Et par votre faute encore, infâme que vous êtes ! Des sels, vite ! Apportez-moi des sels !

- Mon ami, je crains que celui que je portais en mon sein ne soit venu au monde entre temps... Entendez-vous gémir ce chérubin qu'un lien de chair relie encore à mon flanc sanguignolent ?

- Ha Madame, voulez-vous donc m'assassiner ? Croyez-vous que j'ai la tête à vos amusements ? Ne voyez-vous pas que je me meurs, morbleu ? Au lieu de m'ennuyer avec vos vétilles, secourez-moi Madame car enfin je crains le pire ! Alors et mes sels ? Vous savez bien que je ne souffre pas l'attente Madame... Ho ! Madame, méchante épouse que vous êtes ! Me laisserez-vous donc agoniser de la sorte ?

- Mon époux, je vous demande grâce pour mes égarements. Mais je vois que vous allez mieux... Venez donc près de moi que je vous présente votre héritier. C'est un mâle. Comment l'appellerez-vous ?

- Théophile. Quand dînons-nous ?

- Sonnez les domestiques, je crois que le dîner est prêt.

- Madame, je crains finalement que vos frasques m'aient hélas ! coupé l'appétit. Je ne vous félicite pas. Je me retire dans mes appartements. Bonsoir Madame.


Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?